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Le travail, un enjeu de santé

Une politique de santé doit être « globale  » et ne pas continuer à séparer ce qui relève de la santé au travail et de la santé publique. Elle ne peut ainsi se limiter au seul domaine du curatif et à la défense de l’hôpital public.

La réponse à apporter aux questions de santé n’est donc pas uniquement technique et individuelle, elle est sociale et politique. En effet, le niveau et le mode de vie, l’environnement économique et social, les conditions de travail, conditionnent pour beaucoup l’état sanitaire de la population. Personne ne peut plus nier maintenant que les choix de gestion des entreprises et des organisations de travail exposent de nombreux salariés à des risques d’altération de leur santé (voire à la mort) au plan physique et mental, comme au plan social.

Les périodes de chômage, la flexibilité du travail et de l’emploi, les bas salaires, le « mal travail », tout ce qui concourt à rendre la vie précaire, ont des effets néfastes sur l’état de santé des salariés.

Le travail est donc un déterminant de santé. Il est plus que le moyen de gagner sa vie. Il permet de se prendre en charge, de s’assumer, d’être relié aux autres et donc de s’épanouir et de développer sa santé. Nous faisons nôtre la phrase de G. Ganguilhem : « je me porte bien dans la mesure où je me sens capable de porter la responsabilité de mes actes, de porter les choses de l’existence et de créer entre les choses des rapports qui ne viendraient pas sans moi ».

Aussi, ne peut-on pas faire de la santé une priorité nationale sans porter la nécessité absolue de transformer les situations de travail, permettant à chacun et chacune de construire sa santé tout au long de sa vie. C’est cette démarche et cette dynamique que nous avons portées pendant la préparation des travaux initiés par le gouvernement sur la « perte d’autonomie », car il n’y a pas de « bien vieillir », s’il n’y a pas de « bien travailler ».

C’est notamment depuis son 48e Congrès, que la CGT porte une démarche qui conjugue le travail, la santé au travail, la santé publique avec la conviction qu’il faut donner plus de visibilité, plus de réalité à une stratégie syndicale, davantage fondée dans le rapport qu’entretient le salarié avec le travail, pour le transformer et forger les déterminants du bienêtre physique, mental et social. Avec la conviction également que la Sécurité sociale doit passer d’une logique d’assurance sociale gérant un risque maladie à une logique de politique de santé pour développer les politiques préventives.

Ce postulat invite par ailleurs, à valoriser le rôle de l’État et celui de la Sécurité sociale dans la conduite des politiques de santé, mais il n’a de sens que s’il s’appuie sur la démocratie sociale tant dans l’entreprise que dans la gestion de la Sécurité sociale.

La conception du rôle central du travail dans la construction de l’individu et de la société pour répondre à des besoins sociaux qui se transforment, si elle rend cruciale la revendication de la démocratie, la réponse à l’ensemble des besoins, sanitaire, sociaux et médico-sociaux, implique, elle, de faire aussi évoluer le système de santé et de Sécurité sociale.

Les écarts persistants d’espérance de vie liés aux catégories socioprofessionnelles rappellent l’impact des conditions de travail sur la santé des salariés exerçant des travaux pénibles. Plus largement, les transformations technologiques, organisationnelles et managériales du monde du travail et de son environnement modifient la nature et la gravité des risques auxquels sont exposés la plupart des salariés.

Les tendances observées depuis une vingtaine d’années sont celles d’une augmentation exponentielle des troubles musculo-squelettiques et du développement des troubles psychosociaux.

L’évaluation des risques d’atteinte à la santé au travail se complexifie et nécessite que soient mieux cernés les risques émergents, les maladies à effet différé, l’étiologie des maladies multifactorielles.

La mobilité de salariés de plus en plus nombreux, dont celles des salariés « atypiques » ou précaires, nécessite de créer les conditions d’un suivi longitudinal et de la traçabilité des expositions. Face à ces objectifs, le système de santé au travail actuel n’a pas su évoluer et présente de graves insuffisances de conception, d’organisation et de résultats. Il pâtit de ce fait d’une image de qualité médiocre ou controversée tant du côté des salariés, pourtant les premiers bénéficiaires, que du côté des entreprises ou plus largement de l’opinion.

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